À propos de Lily

Accueil Blog Combien de trimestres faut-il pour partir à la retraite ?
Retraite

Combien de trimestres faut-il pour partir à la retraite ?

lily-floating-button@3x
Écrit par Lily le 02 Jun 2025

La retraite est une étape majeure de la vie professionnelle, mais elle soulève souvent de nombreuses questions. Parmi elles, celle du nombre de trimestres nécessaires pour partir à la retraite à taux plein est cruciale.  Le système de retraite français repose sur la durée d’assurance exprimée en trimestres et sur les régimes auxquels vous avez cotisé. Comprendre le fonctionnement des cotisations, les périodes prises en compte, l'impact des trimestres manquants ou encore les possibilités de rachat est essentiel pour bien préparer votre départ et anticiper sereinement cette transition.


Le fonctionnement du système de retraite en France

Le système de retraite français repose sur un principe de répartition : les actifs cotisent pour financer les pensions des retraités. 

Chaque période de travail donne droit à des points ou à des trimestres, selon le régime concerné (régime général, SSI, CNAVPL, etc.). Chaque trimestre travaillé et cotisé est pris en compte dans le calcul de la pension. La durée d'assurance, exprimée en trimestres, est un élément clé pour déterminer l'éligibilité à la retraite à taux plein.

Les salariés bénéficient du régime général de la Sécurité sociale pour leur retraite de base, gérée par la CNAV, auquel s'ajoute une retraite complémentaire obligatoire comme l'AGIRC-ARRCO. 

Les TNS, quant à eux, sont affiliés à des régimes différents en fonction de leur activité.


  • Les commerçants, artisans, auto-entrepreneurs non affiliés à la CIPAV, chefs d’entreprises non salariés et professions libérales non réglementées sont affiliés à la Sécurité sociale des indépendants (SSI, anciennement RSI), qui fait partie désormais du régime général. Ce régime assure à la fois la retraite de base et la retraite complémentaire. 
  • Les professions libérales réglementées sont affiliées à des caisses spécifiques pour leur retraite. Par exemple, les architectes, ostéopathes et psychologues cotisent à la CIPAV,  les médecins sont affiliés à la CARMF, les infirmières à la CARPIMKO, les dentistes à la CARCDSF et les avocats à la CNBF...Il existe en tout 11 caisses de retraite pour ces professions libérales. Chaque caisse a ses propres règles de cotisation et de calcul des pensions.


Chaque régime calcule généralement la pension sur la base des revenus ou salaires déclarés, du taux de liquidation (50% pour le taux plein dans le régime général) et de la durée d’assurance.


Quelles sont les conditions de départ à la retraite ?

Pour partir à la retraite à taux plein, deux conditions principales doivent être remplies :


  1. Atteindre l'âge légal de départ à la retraite : Cet âge varie en fonction de l'année de naissance. Par exemple, pour les personnes nées à partir de 1968, l'âge légal est fixé à 64 ans. (réforme 2023) . Il est possible de partir avant cet âge en cas de carrière longue, de handicap reconnu, ou dans certains cas de pénibilité.
  2. Avoir validé un nombre suffisant de trimestres : La durée d'assurance requise pour une retraite à taux plein dépend également de l'année de naissance. Par exemple, pour les personnes nées en 1960, 167 trimestres sont nécessaires.


Vous trouverez dans le tableau ci-dessous ces informations en fonction de votre année de naissance :

age et trimestres retraite.png 89.58 KB

Il est possible de partir à la retraite avant d'avoir atteint le nombre de trimestres requis, mais cela entraînera une décote sur le montant de la pension. À l’inverse, partir plus tard permet souvent de majorer sa pension grâce à la surcote.


Quelle différence entre l’âge légal et l’âge du taux plein ?

L'âge légal de départ à la retraite est l'âge minimum auquel une personne peut demander la liquidation de ses droits, quelque soit le nombre de trimestres validés. Depuis la réforme récente, cet âge se situe entre 62 et 64 ans selon l'année de naissance.

L'âge du taux plein est l'âge auquel une personne peut bénéficier d'une retraite à taux plein (50%) c'est à dire sans décote. Pour cela, il faut soit : 

  • avoir validé le nombre de trimestres requis (172 trimestres depuis la réforme pour les générations nées à partir de 1968). 
  • soit atteindre l'âge du taux plein automatique, fixé à 67 ans.


Quel impact ont les trimestres manquants sur le montant de la retraite ?

Si une personne part à la retraite sans avoir validé le nombre de trimestres requis et avant l'âge du taux plein automatique, une décote est appliquée. Cette décote réduit le taux de calcul de la pension de 0,625 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres.

Par exemple, si une personne a 10 trimestres manquants, sa pension sera réduite de 6,25 %.

Certaines situations spécifiques permettent d’obtenir le taux maximum (aussi appelé « taux plein ») quel que soit le nombre de trimestres : 


  • invalidité ou handicap reconnu (au moins 50 % d’incapacité permanente),
  • inaptitude au travail,
  • perception d’une pension d’invalidité 


Comment valider des trimestres au cours de sa carrière ?

Pour partir à la retraite avec tous ses droits, il ne suffit pas d’avoir travaillé un certain nombre d’années. Il faut avoir validé un nombre suffisant de trimestres. Mais contrairement à une idée reçue, un trimestre n’est pas égal à trois mois de travail effectif. Il dépend de votre salaire ou de vos revenus professionnels .


Quel montant faut-il cotiser pour valider un trimestre ?

Chaque année, l’administration fixe un plafond de revenus à atteindre pour valider un trimestre. En 2025, il faut avoir perçu au moins 1 782 € bruts dans l’année (soit 150 fois le SMIC horaire brut) pour valider un trimestre, soit 7 128 € pour valider les 4 trimestres maximum par an. 

Exemple : Si vous gagnez 7 128 € bruts sur l’année (soit 1 746 € × 4), vous validez vos 4 trimestres. Même si vous avez travaillé seulement 6 mois, vous pouvez tout de même valider l’année complète si le montant est atteint.

Le paiement de vos cotisations retraite via votre salaire ou vos déclarations à l’URSSAF détermine donc directement vos droits à la retraite.


Les périodes assimilées : valider des trimestres sans cotiser

Certaines périodes non travaillées peuvent aussi être prises en compte dans le calcul de la durée d’assurance, sous forme de trimestres assimilés :


  • Chômage indemnisé
  • Congé maternité ou adoption
  • Arrêt maladie longue durée (plus de 60 jours)
  • Congé parental d’éducation
  • Service militaire
  • Période de handicap reconnue


Ces trimestres n’engendrent pas de points supplémentaires dans la retraite complémentaire, mais ils comptent pour la durée d’assurance


Trimestres et enfants : quels droits pour les parents ?

Les parents peuvent également bénéficier de trimestres supplémentaires :


  • 4 trimestres pour la maternité ou l’adoption
  • 4 trimestres pour l’éducation de l’enfant


Ces trimestres sont attribués automatiquement ou peuvent être répartis entre les deux parents selon leur situation. 

Le congé parental peut aussi prolonger la durée d’assurance en tant que période assimilée, comme vu précédemment. Ces avantages sont essentiels pour les femmes, souvent confrontées à des carrières à temps partiel ou interrompues.


Comment fonctionne le rachat de trimestres ?

Vous êtes proche de l’âge de départ à la retraite, mais il vous manque quelques trimestres pour atteindre la durée d’assurance requise ? Il est possible d’y remédier grâce au rachat de trimestres. Ce dispositif permet d’augmenter le nombre de trimestres validés en contrepartie du versement de cotisations supplémentaires.


Dans quels cas peut-on racheter des trimestres ?

Le rachat de trimestres est ouvert aux assurés dans plusieurs situations :


  • Années d'études supérieures (maximum 12 trimestres) : à condition d’avoir validé un diplôme.
  • Années incomplètes : quand vous avez travaillé une année sans valider les 4 trimestres (ex : job étudiant, temps partiel, chômage).
  • Périodes à l’étranger, sous certaines conditions, pour les expatriés ayant cotisé à une caisse étrangère.
  • Stages rémunérés en entreprise 


Combien coûte le rachat de trimestres ?

Le coût d’un trimestre racheté dépend de plusieurs critères :


  • Votre âge au moment du rachat
  • Votre revenu moyen des 3 dernières années
  • L’option de rachat choisie : 
    • Rachat pour le taux uniquement (réduit ou évite la décote)
    • Rachat pour le taux et la durée d’assurance (améliore à la fois le taux et le montant de la pension)


En 2024, le coût moyen d’un trimestre varie de 1 100 € à plus de 4 000 € selon les cas.

💡 Bon à savoir : les paiements pour rachat de trimestres sont déductibles du revenu imposable, ce qui en fait une stratégie fiscale intéressante si vous êtes fortement imposé.


Quelles démarches pour racheter des trimestres ?

Le rachat se demande auprès de votre Caisse de retraite (CARSAT ou CNAV) via un formulaire dédié. Il faut :


  • Faire une demande d’évaluation (gratuite) pour obtenir une simulation du coût.
  • Accepter ou refuser l’offre dans un délai de 6 mois.
  • Payer le montant, en une fois ou de manière échelonnée.


Est-ce que le rachat est intéressant ?

Le rachat de trimestres peut être rentable, notamment si :


  • Vous êtes proche de la retraite et vous allez subir une forte décote.
  • Vous avez une carrière hachée ou des périodes d'inactivité non cotisées.
  • Vous avez les moyens financiers et vous êtes fortement fiscalisé (les sommes versées sont déductibles du revenu imposable, sous conditions).


Il est conseillé d’étudier le rapport coût / gain de pension, voire de se faire accompagner par un conseiller retraite. Contactez nos experts retraite


Comment connaître son nombre de trimestres ?

Pour connaître votre nombre de trimestres actuellement validés, vous pouvez consulter votre relevé de carrière sur le site Info Retraite. Le relevé de carrière ou relevé de situation individuelle est le document référence qui récapitule de manière chronologique toute votre carrière professionnelle : employeur ou statut professionnel, années travaillées, montant des revenus, nombre de trimestres validés... 

Mais le relevé de carrière peut comporter des erreurs ! Oublis de périodes travaillées, salaires mal reportés, périodes de congé non comptabilisées... Il est donc recommandé d’effectuer avec un professionnel un diagnostic retraite pour identifier ces erreurs et les corriger à sans attendre la demande de départ à la retraite.



Comprendre le nombre de trimestres nécessaires pour partir à la retraite à taux plein est essentiel pour anticiper cette étape de la vie. Il est recommandé de consulter régulièrement son relevé de carrière et, si nécessaire, de considérer des options telles que le rachat de trimestres pour combler d'éventuels manques. Une bonne préparation permet de partir à la retraite dans les meilleures conditions possibles.


Dans la même catégorie