La retraite est au cœur des préoccupations de millions de Français qui souhaitent anticiper au mieux leur futur. Pourtant, le système peut sembler complexe, entre les régimes, les cotisations, les droits, et les différentes caisses. La CNAV, la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse, est un acteur central du système de retraite. Elle gère le régime général de la Sécurité sociale et concerne donc une majorité de salariés. Cet article vous aide à mieux comprendre le rôle de la CNAV, les cotisations, la pension de réversion, la réforme en cours, ainsi que les leviers d’optimisation de votre retraite, notamment grâce au PER (Plan d’Épargne Retraite).
La CNAV, ou Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse, a été fondée en 1945. Elle est l’un des piliers du système de retraite en France. Elle gère la retraite de base des assurés affiliés au régime général, soit une majorité des actifs du pays. En tant que composante de la Sécurité sociale, elle gère un système de retraite par répartition c'est à dire que les cotisations des actifs actuels financent les pensions des retraités.
La CNAV agit sous la tutelle de la Direction de la Sécurité sociale et est chargée de plusieurs missions essentielles :
Elle collabore étroitement avec les CARSAT (Caisses d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) pour la gestion décentralisée dans les régions, sauf en Île-de-France, où la CNAV intervient directement.
À chaque étape de la carrière, l’assurance retraite enregistre les trimestres acquis, les salaires de référence, et les droits constitués, afin de déterminer le montant de la future pension. D’ailleurs, un relevé de carrière est mis à disposition en ligne via le service "Mon compte retraite", accessible sur lassuranceretraite.fr.
La CNAV est la caisse de retraite de base de nombreux assurés. Elle couvre principalement :
Les cotisations sociales prélevées sur les salaires permettent de financer le régime général des retraites. Ces cotisations sont obligatoires, et partagées entre l’employeur et le salarié.
Ces cotisations sont exprimées en euros et sont comptabilisées pour le calcul du nombre de trimestres validés. Il est important de noter que 4 trimestres peuvent être validés par an au maximum, quel que soit le montant du revenu. En 2025, il faut avoir gagné 7 128 € brut pour valider 4 trimestres.
Les cotisations retraite alimentent la caisse nationale et permettent la gestion des prestations et le versement des pensions. Chaque année, les cotisations collectées représentent plusieurs dizaines de milliards d’euros, ce qui en fait un enjeu majeur pour la santé financière du régime.
Les salariés peuvent partir à la retraite à partir de 64 ans, pour les générations nées à partir de 1968. Certains cas particuliers permettent néanmoins de partir de manière anticipée. Pour obtenir la retraite à taux plein, à savoir 50%, ils doivent avoir validé 172 trimestres de cotisation, pour les générations à partir de 1968 également. Sinon une décote est appliquée.
La décote est une réduction appliquée à la pension de retraite si vous partez à la retraite avant d’avoir réuni tous les trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Cela peut être lié à une interruption de carrière (chômage, maternité, maladie) ou à un départ anticipé. Elle s’applique à raison de 1,25 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres, soit une décote maximale de 25 %.
La surcote, à l’inverse, récompense ceux qui continuent à travailler au-delà de l’âge légal et au-delà du nombre de trimestres requis. Chaque trimestre supplémentaire génère une majoration de 1,25 % du montant de la pension. C’est une manière d’augmenter sensiblement le niveau de vie à la retraite. Cela peut aussi permettre d’atteindre certains plafonds pour accéder à une pension maximale.
La pension de retraite de base des salariés est calculée selon une formule simple reposant sur plusieurs éléments clés :
Pension annuelle = Salaire annuel moyen x Taux de liquidation x (Durée d’assurance au régime général / Durée d’assurance requise pour le taux plein)
On prend en compte les 25 meilleures années de salaire brut (soumis à cotisations) de la carrière. Uniquement les années cotisées dans le régime général sont prises en compte.
📝 Exemple : si vos 25 meilleures années donnent un revenu moyen de 28 000 € brut/an, c’est cette base qui sera utilisée.
Il correspond au taux plein (50 %). Ce taux peut être minoré en cas de décote expliquée plus haut ou majoré en cas de surcote. Le taux plein est automatiquement accordé en cas de départ à la retraite à 67 ans.
La durée d’assurance est exprimée en trimestres cotisés ou assimilés (maladie, chômage, maternité…). Il faut avoir entre 166 et 172 trimestres (selon votre année de naissance) pour bénéficier du taux plein. Si vous n’avez pas tous les trimestres requis, la pension est proratisée, en plus de la décote appliquée sur le taux de liquidation.
Sachez qu’il est également possible de racheter des trimestres en cas de trimestres manquants. Cette opération n’est pas toujours intéressante financièrement. C’est pourquoi nous vous conseillons de contacter un expert pour étudier ce rachat et sa rentabilité.
Exemple de calcul :
Si votre salaire moyen est de 28 000 €, que vous partez à taux plein (50 %) avec 172 trimestres sur 172 requis. Votre pension annuelle sera égale à 28 000 € x 50 % x (172 / 172) = 14 000 €, soit environ 1 166 €/mois brut.
En plus de la retraite de base, les salariés bénéficient d’une retraite complémentaire de l’Agirc-Arrco. Cette retraite complémentaire est également financée par les cotisations prélevées sur le bulletin de salaire. Ces cotisations sont ensuite transformées en points qui s’accumulent tout au long de la carrière. Au moment de départ à la retraite, ces points acquis sont convertis en euros en fonction de la valeur de service du point à ce moment-là (1,4386 € en 2025). Cette pension de retraite complémentaire s’ajoute à la pension de retraite de base.
Malgré cela, la pension est très souvent bien inférieure au revenu d'actif. C’est pourquoi il est indispensable de mettre en place un dispositif d’épargne supplémentaire individuel via le PER.
Le PER (Plan d’Épargne Retraite) est une solution intéressante pour compléter sa retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Ouvert à tous, salariés comme indépendants, sans condition d’âge, il permet d’épargner durant la vie active et de débloquer ces fonds au moment du départ à la retraite.
Le PER présente davantage de flexibilité que les anciens dispositifs d’épargne retraite disponibles avant la loi Pacte de 2019.
Les versements volontaires sur le PER sont déductibles du revenu imposable dans la limite de 10 % des revenus professionnels, avec une déduction maximale de 35 194 €, ou 4 114 € en 2025 si c’est plus avantageux. Si vous ne déduisez pas ces versements de votre revenu imposable, vous aurez un avantage fiscal au moment de la sortie du PER individuel, à la retraite.
Ensuite, la sortie peut se faire en capital, en rente ou les deux selon vos projets et vos besoins.
Enfin, les cas de déblocage anticipé sont nombreux :
Nous vous conseillons malgré tout d’avoir une épargne disponible en plus du PER (assurance vie, livret A) pour faire face aux imprévus.
Le PER est particulièrement utile dans le cadre d’une stratégie d’optimisation patrimoniale, pour anticiper une baisse de revenus ou pour préparer une retraite plus confortable. Il complète idéalement le régime de base de la CNAV.
La pension de réversion permet au conjoint (ou ex-conjoint non remarié) d’un assuré décédé de percevoir une partie de sa pension de retraite. Ce mécanisme existe pour garantir une certaine continuité financière au sein des familles. Il s’agit d’un droit à part entière, qu’il convient de demander via une démarche en ligne ou auprès de la caisse concernée. La CNAV verse chaque année plusieurs milliards d’euros de pensions de réversion, avec un rôle crucial dans la protection sociale du conjoint survivant.
Pour bénéficier de la pension de réversion de son conjoint décédé, il faut :
La pension de réversion représente 54 % de la pension de base que percevait ou aurait perçu le défunt. Des majorations peuvent être appliquées selon l’âge ou la situation.
Anticiper sa retraite ne se résume pas à accumuler des trimestres : c’est aussi comprendre précisément sa situation grâce à un bilan retraite personnalisé.
Cet accompagnement effectué par un expert permet d’analyser l’ensemble de sa carrière, les droits acquis dans les différents régimes (CNAV, complémentaires, indépendants…), d’identifier les éventuelles anomalies ou périodes manquantes et d’estimer le montant de sa future pension.
Le bilan retraite est un véritable outil de pilotage pour optimiser son âge de départ, connaître son taux de liquidation et envisager des solutions d’épargne retraite si nécessaire. C’est une démarche essentielle pour prendre des décisions éclairées et sécuriser son avenir. Il permet aussi d’étudier si besoin la pertinence d’un rachat de trimestres, d’un cumul emploi retraite ou de la retraite progressive selon sa situation.
Contactez nos experts Lilycare pour en savoir plus sur notre accompagnement retraite.
La CNAV est la colonne vertébrale du régime de retraite de base en France. Elle gère les cotisations, les pensions, mais aussi les droits de millions d’assurés. En comprenant son fonctionnement, ses règles, et les dispositifs comme la surcote, la pension de réversion, chaque actif peut mieux anticiper l’avenir. Dans un contexte où les réformes sont fréquentes et où les carrières sont de plus en plus hétérogènes, se renseigner régulièrement et utiliser les services en ligne de l’Assurance retraite est indispensable pour faire valoir ses droits.